Troisième livre du Challenge des 4 Maisons, et une très belle découverte. Dans ce huit clos visuel, on évolue aux sensations comme nos personnages. Deux époques se superposent dans ce roman. Nous avons Malorie et ces enfants, dans une barque, qui essaient de s'en sortir, et nous suivons également son évolution, ce qui lui est arrivée pour en arriver à cette extrême décision.
Malorie est une femme fragile lorsqu'on la découvre, puis elle s'endurcit quand Tom l'en convint. Enceinte, dans un environnement peu enviable, elle va réussir à prouver à tous qu'elle peut être utile. J'ai aimé son évolution, l'un des rares personnages féminins à ne pas me rendre dingue. Ces réactions sont tout à fait normales et on arrive à certains moments à s'identifier à elle.
Concernant les enfants, ils évoluent à l'extérieur alors qu'ils n'en connaissent rien. Ils sont nés dans cette maison. La façon dont ils progressent, développant leur ouïe et leurs autres sens pour être utile à leur mère. Sur la barque, on les retrouve mature et débrouillard du haut de leur quatre ans.
Le fait d'être sans vue dans ce monde effraye. Le moindre son, le moindre mouvement, la peur grandit. L'absence de repère visuel, la peur de ce qui se trouve dehors, ce qui rend fou les êtres vivants. Tout ceci crée une atmosphère angoissante et suffocante. Mais il y a toujours cette petite touche d'espoir, empêchant Malorie de sombrer dans le désespoir le plus total.
La seule déception aura été le final. Aucune réponse à mes questions, aucune découverte cruciale. N'était-ce pas là le but de l'auteur? De nous forcer à imaginer, à voir nos démons propres hantés l'extérieur? Peut-être...
Ce roman, je le conseille. Je lui ai trouvé quelques petits défauts mais il reste très bon, original et la mesure de la peur bien gérée.
Comment peut-elle attendre de ses enfants qu’ils aient envie de toucher les étoiles s’ils ne peuvent même pas lever la tête pour les admirer ?