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Charlotte Papote

Charlotte Papote

Blog littéraire, cinéma, TV et plus si affinités...


[LIVRE] Le dernier gardien d'Ellis Island

Publié par Charlotte sur 26 Août 2017, 17:12pm

Catégories : #LIVRE

New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l'épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé.
 
J'ai commencé ce livre parce que je voudrais lire plus de "témoignages". Peu importe le thème. J'aime ce qui tourne autour de la vérité et du passé. 
 
John Mitchell est le dernier sur Ellis Island et on lui a demandé de quitter cette île sur laquelle il a tout vécu. 
Il nous parle de son premier amour, Liz, la soeur de son meilleur ami. Fou amoureux, on les voit tous les deux évolués au sein des immigrants. L'île aura eu raison de son épouse. 
Il se laisse aller ensuite, ne trouvant rien d'autre à faire que gérer ces immigrants venant d'horizon lointain. 
Il rencontrera Nella, une italienne. Il voudrait lui faire comprendre qu'il est là pour l'aider mais son grade l'en empêche. Il sera maladroit avec elle ce qui lui vaudra ces foudres par la suite. 
Les passages les plus touchants sont ceux des immigrants refoulés et ramenés chez eux. Au vue de ce qu'ils vivent dans ces bateaux pour trouver liberté, asile ou travail, les renvoyer dans leur pays est d'une cruauté incroyable. 
L'un des immigrants refoulés finit par arriver au Brésil et bien plus tard, on découvre qu'il a écrit un livre sur son exil en plein communisme montant dans les pays de l'Est. Dans ce livre, un instant concerne Ellis Island. Ce point de vue troublera énormément notre narrateur. Il voit leurs actions sous un regard nouveau et comprend la dureté de l'entretien.
Le narrateur survole une histoire dont j'aurais aimé en apprendre plus. Sherman, qui prenait en photo les immigrants arrivés, tous surpris, pensant qu'accepter ces photos leur permettra de franchir la Porte d'Or. Il n'avait aucun respect sur ces hommes, femmes et enfants. Il revendait ensuite ces photos à des magazines anti-immigration. J'étais encore plus outrée d'apprendre que cet homme avait existé. Odieux personnage. 
 
Au final, ce livre m'aura énormément plu. Court, donc tout s'enchaîne très vite. Le gros de l'histoire se passe durant l'entre-deux guerre. Le communisme russe, les rouges, avancent sur les pays de l'Est. Des penseurs fuient leur pays. Ils arrivent en Amérique espérant l'asile mais on le leur refuse à cause justement du communisme qu'ils s'efforcent de fuir.
Le malheur, la tristesse, l'abandon et l'espoir se mêlent sur cette île. La fin est surprenante. 
 
 
8/10

Nous n'avons plus rien, monsieur, sinon la certitude de demeurer des exilés jusqu'à notre dernier jour, loin du monde qui nous a vus naître et grandir, loin de notre langue natale. Faut-il encore que vous nous priviez des accents sur notre nom?

Le dernier gardien d'Ellis Island

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